Les solutions pour éviter la tête plate du bébé

La tête plate du bébé, toutes les solutions pour l’éviter

La tête plate du bébé est de plus en plus fréquente. En effet, depuis les années 90, il est recommandé de faire dormir les nourrissons sur le dos afin de limiter le risque de mort subite du nourrisson. En parallèle, le nombre de cas de plagiocéphalie a explosé ces vingt dernières années. Tour d’horizon des solutions pour éviter la tête plate du bébé.

La plagiocéphalie est une déformation crânienne constituée d’un aplatissement d’un côté de la tête.

Dans le cas d’une brachycéphalie, c’est tout l’arrière du crâne qui est aplati.

De quoi provient la déformation du crâne ?

De nombreuses causes sont possibles mais les bébés atteints cumulent au moins deux des éléments suivants :

  • Un engagement long et difficile dans le bassin au moment de l’accouchement,
  • L’utilisation de forceps ou de ventouses,
  • Un torticolis musculaire congénitale, présent dès la naissance ou qui apparaît dans les premières semaines de vie,
  • Un torticolis postural : le nourrisson dort toujours du même côté,

La présence d’un torticolis, couplé au couchage sur le dos, conduit la plupart du temps à une plagiocéphalie. Cela s’explique par la restriction de mouvement qui en résulte, et aussi parce que la prise en charge est souvent trop tardive. De plus, le traitement d’un torticolis prend plusieurs mois, laissant le temps à la plagiocéphalie de s’installer.

Parfois, il n’y a pas de blocage particulier mais le bébé a un côté qu’il préfère. Cela peut être lié à la manière dont il est nourri. C’est pourquoi pour les bébés nourris au biberon, on recommande d’alterner les bras. Cela peut aussi être dû à l’emplacement de son lit. Bébé pourra préférer se tourner vers la porte ou vers sa maman en cas de cododo.

Quels sont les facteurs de risques ?

  • Une mauvaise position du fœtus dans le ventre de la maman,
  • Les grossesses gémellaires,
  • Les bébés en siège.

Quels sont les facteurs aggravants ?

  • Les cocons ergonomiques comme le Cocoonababy ou le Doomoo,
  • Les transats,
  • Les cosys.

Comment prévenir la tête plate du bébé ?

Il faut savoir qu’elle peut s’installer très rapidement, en quelques semaines, alors qu’il faudra des mois pour que la tête du bébé retrouve sa forme initiale.

N’importe quel nourrisson pouvant être touché, il existe des mesures préventives :

1.     Emmenez votre enfant voir un ostéopathe dans les 15 premiers jours de vie, afin de détecter un éventuel torticolis au plus tôt. Attention de bien consulter un ostéopathe spécialisé.

2.     Surveillez de quel côté dort votre enfant ou de quel côté il se réveille, assurez-vous que cela n’est pas toujours du même côté. Stimulez le côté le moins utilisé : allongez-vous à côté de votre bébé, placez-y des stimulations sonores ou visuelles.

3.     Ne le couchez pas toujours dans le même sens.

4.     Ne donnez pas toujours le biberon avec le même bras mais alternez.

5.     Portez votre petit le plus possible et dans différentes positions.

6.     Quand vous sortez, utilisez une écharpe ou un porte bébé physiologique (ceux où les jambes de l’enfant pendent de chaque côté sont à éviter car non physiologique, les jambes doivent au contraire être repliées contre vous avec les genoux plus hauts que les hanches).

7.     Evitez de laisser votre enfant trop longtemps dans un transat, idéalement pas plus d’une vingtaine de minutes, car un transat limite les mouvements de sa tête.

8.     Evitez les trajets longs dans un cosy ou un siège-auto. Ne faîtes pas dormir votre bébé dans un  cocon ergonomique la nuit, il ne devrait être utilisé qu’une vingtaine de minutes après avoir nourri son bébé pour le faire digérer, car il entrave les mouvements de la tête ; ce genre de matelas pourrait aussi accentuer et même créer un torticolis et donc une plagiocéphalie. Un cocon ergonomique est à usage unique et ne doit pas être utilisé pour un autre enfant.

9.     N’utilisez pas de coussin anti tête plate car ils limitent la rotation de la tête et ils n’ont fait preuve d’aucune efficacité pour prévenir la plagiocéphalie.

10. En journée, mettez régulièrement votre enfant sur le ventre, sur son tapis d’éveil par exemple. Généralement les petits n’aiment pas ça, inutile donc de le forcer à rester dans cette position qu’il n’affectionne pas, c’est la répétition qui l’habituera. Au début, laissez-le une dizaine de secondes, puis augmentez progressivement la durée.

Quelles solutions si mon bébé a la tête plate ?

Vous venez de vous rendre compte que votre bébé présente un aplatissement plus ou moins important d’un côté du crâne. La première chose à faire est d’aller voir un ostéopathe néonatal afin d’évaluer l’existence ou non d’un torticolis. Si cela est confirmé, demandez à votre pédiatre qu’il prescrive une dizaine de séances avec un kinésithérapeute. Ostéopathie et kinésithérapie sont deux techniques complémentaires. Un ostéopathe verra votre enfant en moyenne une fois par mois alors qu’un kinésithérapeute le verra au moins une fois par semaine, et ce pendant plusieurs mois.

A la maison, il faudra pratiquer le repositionnement, il s’agit de faire dormir bébé sur le côté qui n’est pas aplati, en le bloquant bien à l’aide d’un cale bébé pendant la journée car votre enfant est alors sous surveillance. La nuit, vous pourrez continuer à le coucher sur le dos. Dans les cas les plus légers et effectué les premiers mois du bébé, le repositionnement suffit généralement à résorber une plagiocéphalie débutante en quelques mois.

A partir de 6 mois, si le repositionnement s’avère insuffisant et en fonction de la gravité de la déformation crânienne, le port d’un casque orthopédique pourra être nécessaire. Il est recommandé de commencer ce genre de traitement entre 3 et 12 mois pour plus d’efficacité.

Plagiocéphalie et casques pour bébé

Il existe deux types de casques, les passifs, d’ancienne génération, et les actifs.

Les principaux avantages des casques actifs sont les suivants :

  • Traitement sur une période moyenne de 4 mois (de 5 semaines à 6 mois). Pour des enfants âgées de 3 à 6 mois le traitement doit normalement durer de 5 à 12 semaines.
  • L’usage d’un second casque est peu fréquent (environ 20%). Et les problèmes de peau beaucoup plus rares.

Le port d’un casque est impressionnant. Pourtant les bébés s’y adaptent très facilement. Le port du casque se fait 24h sur 24h. Il n’est enlevé qu’au moment du bain.

Le seul désagrément occasionné est qu’il tient chaud et que les petits ont tendance à transpirer au niveau du crâne quand ils le portent durant les mois d’été. Certains peuvent développer des irritations de la peau.

Il existe maintenant plusieurs marques de casque pour bébé (Doc Band, Lagarrigue, Chabloz, Cranioform et Proteor). Les prix tournent autour de 1000€, sauf pour le Doc Band qui est à 4450€ car c’est le seul qui peut être posé à partir d’un an. C’est sûrement le plus efficace, notamment pour un bébé qui allie plagiocéphalie et brachycéphalie.

Pour le Doc Band, il faut aller dans le 93, à Beauvais, Bordeaux, Chavanay ou Barcelone. La sécurité sociale prend plus ou moins en charges, cela dépend des centres, dans tous les cas il faut monter un dossier.

Les adresses des centres Doc Band sont ici.

Chabloz est maintenant présent dans 11 villes de France dont Paris.

Lagarrigue se trouve dans 14 villes de France dont Clichy, centre le plus proche de Paris.

Où aller pour faire mesurer la tête de son bébé ?

A Paris, seul le pédiatre Thierry Marck s’est spécialisé dans ce domaine et a la capacité d’établir toutes les mesures du crâne de votre enfant et de poser un diagnostic. Par contre attention, il renvoie systématiquement vers le centre de Lagarrigue à Clichy ou à Gentilly. Je ne remets nullement en doute ses compétences mais ce n’est pas lui qui vous conseillera de manière objective pour choisir entre un casque Doc Band, Chabloz ou Lagarrigue.

Les conséquences de la plagiocéphalie

Alors que ce phénomène est devenu fréquent, les parents se retrouvent souvent démunis face au discours des professionnels de santé. La phrase « ne vous inquiétez pas cela se remettra tout seul » est trop fréquemment prononcé, généralement par méconnaissance du sujet.

Et effectivement, seul un spécialiste sera capable d’évaluer la gravité de la déformation crânienne, en faisant des mesures précises. Il sera à même de vous dire si vous pourrez vous contenter de séances de rééducation ou si vous devrez envisager un traitement plus lourd.

Il existe encore très peu de spécialistes en France, et aucun service dédié dans les hôpitaux parisiens, contrairement aux autres pays européens.

Et si je ne fais rien ?

Dans les cas les plus sévères, le crâne ne retrouvera jamais sa forme initiale et la déformation persistera, avec des conséquences plus ou moins graves, parfois neurologiques. Ne rien faire c’est donc faire courir un risque pour la santé de son enfant, en plus du facteur esthétique.

Ma 1ère expérience et mon parcours avec la plagiocéphalie

Quand ma fille est née en 2014, je me suis aperçue au bout de quelques semaines que son crâne était aplati sur un côté. Mais aussi que de manière plus globale, elle n’avait pas du tout une jolie tête ronde. Les proportions de son crâne n’étaient pas harmonieuses.

De plus, elle semblait être bloquée pour tourner sa tête d’un côté. Elle a donc commencé un suivi auprès d’un ostéopathe. Bien que l’ostéopathe n’ait pu me conseiller quant à sa tête aplatie, il m’a alerté sur le Cocoonababy. En effet, celui que nous utilisions depuis la naissance de ma fille, m’avait été donné. L’ostéopathe nous a appris que le Cocoonababy était à mémoire de forme et selon lui son usage ne pouvait correspondre qu’à un seul enfant. Je l’ai apporté dans un magasin pour comparer et je me suis rendue compte que le nôtre était complètement enfoncé au niveau de la tête et que c’est sans doute cela qui a crée ou favorisé le torticolis.

J’ai interrogé 3 pédiatres au sujet de son crâne mais tous m’ont répondu que cela allait se remettre tout seul et m’ont dit de ne pas m’inquiéter. Je n’ai pas obtenu plus de conseils de la part de l’ostéopathe.

Plus les semaines passaient plus sa plagiocéphalie continuait à s’accentuer et il était évident que la forme de son crâne n’était pas “normale”.

Faute de réponse éclairée du milieu médical, j’ai commencé à faire des recherches sur internet. J’ai trouvé le blog d’une maman qui relatait son parcours semé d’embûches et qui s’est résolu par la pose d’un casque pour son fils. J’ai donc investigué de ce côté là. En 2014 il n’existait que 2 endroits pour faire poser un casque : Lyon avec la pose d’un casque passif, et Beauvais, avec la pose d’un casque actif, le Doc Band. Mais avant de prendre cette décision, il me fallait trouver quelqu’un pour poser un diagnostic précis. J’ai été voir une ostéopathe spécialisée dans Paris mais elle n’a pu que me renvoyer vers les centres de Beauvais ou de Lyon… Personne donc à Paris n’était alors capable de prendre les mesures du crâne d’un bébé !

Nous avons perdu plusieurs mois, à tergiverser et à hésiter. Mon mari est très à l’écoute du milieu médical et leur faisait confiance, alors que mon intuition de maman me disait qu’il y avait une grosse probabilité pour que NON cela ne se remette pas tout seul ! Pourrais-je vivre avec cela ? Pourrais-je regarder ma fille droit dans les yeux et assumer le fait de n’avoir rien fait ? J’avais très peur de passer à côté de quelque chose de grave et d’irréversible. J’ai fini par convaincre mon mari d’aller à Beauvais, au moins pour avoir un vrai diagnostic. Ma fille avait déjà 7 mois.

Lors de la consultation, le diagnostic a été sans appel : plagiocéphalie assez légère mais brachycéphalie sévère, d’où l’aspect étrange de son crâne. Malgré le prix (4500€) et les contraintes organisationnelles (une journée par semaine chaque mois dédiée à nous rendre à Beauvais pour effectuer les réglages du casque), nous avons tout de suite accepté la mise en place du casque. Après le moulage, le casque a été envoyé aux Etats-Unis et fut prêt 3 semaines plus tard.

Ma fille, alors âgée de 8 mois, s’est habituée très rapidement au port du casque nuit et jour. La plagiocéphalie s’est entièrement résorbée en un mois. Pour la brachycéphalie, cela a été progressif. Le casque lui a été enlevé 5 mois plus tard. Pour plusieurs raisons. Le casque devenait trop petit, il commençait à faire chaud et il devenait plus dur pour elle de le supporter. Et surtout les résultats étaient très corrects concernant la correction de sa brachycéphalie. Il faut aussi savoir qu’en cas de brachycéphalie, il est quasiment impossible de retrouver une tête parfaitement ronde, ce qui finalement n’est pas l’objectif. Il s’agit bien de redonner au crâne une forme et des proportions “normales”, garantes d’un bon développement physique et cérébral.

Ma 2ème expérience avec la plagiocéphalie

A la naissance de ma 2ème fille, en maman avertie, j’ai cette fois porté une très grande attention aux point suivants :

  • Ma fille tourne-t-elle aussi bien sa tête à droite qu’à gauche ?
  • A-t-elle un côté préféré ?
  • Se réveille-t-elle avec la tête toujours du même côté ?

Des questions toutes simples mais auxquelles il faut prêter attention les premiers mois.

C’est ce qui m’a permis de me rendre compte qu’à partir de l’âge de 3 semaines, ma fille s’est mise à se réveiller du même côté avec un léger début de plagiocéphalie !

Mais cette fois je n’ai pas subi la situation par manque d’information. J’ai démarré des séances d’ostéopathie, au rythme d’une séance toutes les 3 semaines jusqu’à ses 7 mois. J’ai été voir ma pédiatre pour lui demander la prescription de séances de kiné, que ma fille a suivies chaque semaine pendant plusieurs mois. Et j’ai mis en place le repositionnement.

J’ai acheté un super cale bébé et ai installé ma fille dans le salon pour les siestes, afin que je puisse m’assurer qu’elle se ne retrouve pas sur le ventre (ce qui n’est jamais arrivé). Elle a ainsi fait toutes ses siestes pendant plusieurs mois en dormant sur le même côté, de façon à ce que le côté aplati supporte le poids du crâne uniquement la nuit. A noter que le repositionnement peut s’effectuer aussi pendant la nuit. Par sécurité ce n’est pas ce que j’ai choisi.

Grâce au repositionnement, et parce que des mesures ont été prises à temps, sa plagiocéphalie s’est résorbée d’elle-même en quelques mois.

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