J’ai testé le capteur de glucose Freestyle libre 2
Le contrôle de sa glycémie est un sujet de santé public majeur. Pourtant, la régulation de la glycémie était jusqu’à il y a peu uniquement cantonné aux diabétiques.
Grâce au pouvoir de diffusion des réseaux sociaux et notamment d’une jeune biochimiste française, Jessie Inchauspé, de plus en plus de personnes ont fait le lien entre leur alimentation et leur état de bien-être global.
Après avoir subi un grave accident, Jessie Inchauspé constate que son état physique, mais aussi émotionnel, empire quand elle ingère des sucres rapides. Elle décide alors de suivre sa glycémie grâce à un capteur de glucose, avec l’objectif de mieux comprendre les interactions entre la consommation de glucides et les sensations qu’elle provoque (énergie ou fatigue, bonne humeur ou déprime, satiété durable ou fringales rapides, etc…).
Le capteur de glucose serait-il le nouvel outil santé incontournable pour se maintenir en bonne santé ?
Qu’est-ce qu’un capteur de glucose ?
Un capteur de glucose est un dispositif de surveillance de la glycémie placé sous la peau. Il mesure le glucose interstitiel en continu, de jour comme de nuit. Le capteur de glucose transmet la mesure de la glycémie à un récepteur, qui peut être une pompe à insuline, un lecteur de glycémie ou un téléphone équipé d’une application dédiée.
Les dispositifs de mesure en continu du glucose ont pour objectif de faciliter l’autosurveillance de la glycémie des diabétiques.
L’autosurveillance de la glycémie par piqûre
Jusqu’à maintenant, et dans la majorité des cas encore maintenant, l’autosurveillance de la glycémie s’effectue par le biais d’une piqûre après chaque repas ou à différents moments de la journée. Une goutte de sang est prélevée au bout d’un doigt grâce à un autopiqueur. La goutte de sang est déposée sur une bandelette de mesure. La bandelette est ensuite insérée dans un lecteur de glycémie où elle sera lue. Le lecteur de glycémie affiche alors la mesure de la glycémie. Toutes les mesures doivent être consignées dans un carnet car l’appareil ne dispose pas d’historique. Il ne conserve pas en mémoire les mesures passées.
L’autosurveillance de la glycémie avec un capteur
Un capteur de glucose permet une autosurveillance de la glycémie en continu. Le dispositif est composé d’un capteur qui se fixe à l’arrière du bras et qui se porte pendant 14 jours. Et d’un lecteur de glycémie, d’une pompe à insuline ou d’une application sur le téléphone, afin d’enregistrer les résultats et de les afficher.
Le capteur de glycémie mesure la concentration de glucose dans le liquide interstitiel, qui est le liquide dans lequel baignent toutes nos cellules. A l’inverse, la piqûre au bout du doigt mesure la quantité de glucose présent directement dans le sang. Il est donc normal que les données trouvées soient différentes.
Pourquoi mesurer sa glycémie ?
Certaines personnes doivent mesurer et surveiller leur glycémie au quotidien. Ces personnes sont atteintes de diabète. Le diabète recouvre deux pathologies, le diabète de type 1, dit insulinodépendant, et le diabète de type 2, appelé maladie de civilisation car entièrement lié à notre (mauvaise) hygiène de vie.
Le diabète de type 1
Le diabète de type 1 est une maladie auto-immune, qui se déclare souvent pendant l’enfance et qui perdure toute la vie. Dans le cas d’une maladie auto-immune, les cellules immunitaires attaquent d’autres cellules, les détruisent, et finissent par altérer le fonctionnement d’un organe, jusqu’à ce que l’atteinte de l’organe soit telle qu’elle soit irréversible.
Concernant le diabète, cela se passe dans le pancréas, qui est l’un des organes qui contribuent à la régulation de la glycémie. Le pancréas renferment plusieurs types de cellules. Les cellules bêta des îlots de Langerhans produisent de l’insuline pour permettre au glucose de pénétrer dans les cellules, où il sera utilisé pour produire de l’énergie.
Dans le cas du diabète de type 1, les cellules bêta du pancréas ont été détruites par le système immunitaire. Le pancréas n’est plus capable de synthétiser de l’insuline. Les personnes atteintes par cette maladie auto-immune sont contraintes de s’injecter de l’insuline au quotidien et à vie. En effet, il n’existe aucun traitement contre le diabète de type 1.
Le diabète de type 2
Le diabète de type 2, largement plus répandu, concerne uniquement les adultes, la plupart du temps après 50 ans. C’est une maladie qui s’installe progressivement et met souvent plusieurs dizaines d’années avant de se déclarer.
Dans les 2 cas, le diabète est une pathologie du dérèglement de la glycémie.
Mais dans le cas du diabète de type 2, il s’agit d’un épuisement de l’organe ou d’une insulinorésistance des cellules. Soit le pancréas a de plus en plus de difficultés à produire suffisamment d’insuline. Soit il en produit normalement mais les récepteurs à l’insuline situés sur les cellules deviennent insensibles à l’insuline. L’insuline a alors du mal à pénétrer dans les cellules.
Il faut rappeler que le diabète est une maladie chronique qui concerne tous les pays du monde. Le pays le plus touché est même le Pakistan, où un adulte sur 3 est diabétique ! Sa prévalence concerne déjà plus de 500 millions de personnes dans le monde (3,6M en France en 2022) et des experts estiment que plus d’un milliard de personnes seront touchées dès 2040.
Le diabète de type 2 est lié à notre alimentation, appauvrie, raffinée et transformée. C’est une pathologie totalement liée aux nouveaux modes de consommation industrielle, et qui pourrait facilement être évitée.
Pourquoi adopter le système de mesure de glucose en continu ?
Les personnes diabétiques doivent mesurer leur taux de glucose sanguin grâce à une piqûre au bout du doigt après chaque repas. Au-delà de la contrainte quotidienne, ce système est loin d’être optimal. Les mesures sont ponctuelles. Elles renseignent sur la glycémie à instant T mais elles ne préviennent pas en cas d’hyperglycémie ou d’hypoglycémie. Or les variations de la glycémie peuvent être très rapides.
Se piquer le doigt est donc un outil de contrôle insuffisant pour avoir une vision précise de sa glycémie et de son évolution dans le temps.
C’est pourquoi des laboratoires ont mis au point des dispositifs de surveillance du glucose en continu via des capteurs qui permettent de mesurer le taux de glucose en temps réel et de suivre ses variations sur 24h.
Parmi les systèmes de surveillance du glucose disponibles en Europe, j’ai choisi de tester le Freestyle libre 2 du laboratoire Abbott. Le FreeStyle libre 2 est la 2ème version de leur capteur de glucose.
Le capteur de glucose Freestyle libre 2 d’Abbott fait partie des dispositifs de mesure de glucose en continu. C’est-à-dire qu’il mesure la concentration de glucose dans le liquide interstitiel sans interruption, et sur une journée de 24 heures. Le capteur Freestyle libre 2 a une durée de vie de 14 jours. Il s’arrête de fonctionner à l’issue de ce délai et doit alors être remplacé par un nouveau capteur.
Le capteur communique les données directement à un lecteur dédié ou sur son téléphone, via l’application LibreLink conçu par la marque. Il n’est donc pas nécessaire d’acheter le lecteur.
Les laboratoires ont conçu des dispositifs de mesure de glucose en continu de plus en plus perfectionnés au fil des ans. L’objectif est de pallier à la contrainte et aux défauts de la mesure par piqûre, et d’aider les diabétiques à mieux gérer leur glycémie.
Comment mettre en place le capteur de glucose Freestyle libre 2
J’ai acheté le capteur Freestyle libre 2 sur internet. Cela permet d’obtenir un comparatif au niveau des prix proposés dans différentes pharmacies. En effet, les capteurs de glucose sont des dispositifs coûteux. Le Freestyle libre 2 tourne autour de 50€ pour 14 jours d’utilisation. Il est néanmoins remboursé sur prescription médicale pour les diabétiques.
La boite contient un capteur et un applicateur permettant de poser le capteur sur le bras.
Les étapes de mise en place du capteur :
- Choisissez quel bras va porter le capteur. Pour ma part je l’ai choisi en fonction du côté sur lequel je dors, j’ai choisi le bras opposé.
- Nettoyez l’arrière du bras au savon, puis désinfectez à l’alcool à 70°. Laissez sécher 30 secondes à l’air libre.
- Ouvrez le pack de capteur et dévissez le capuchon de l’applicateur. Assemblez ensuite en appuyant fermement le pack de capteur avec l’applicateur. Le capteur va alors s’insérer dans l’applicateur et sera prêt à être posé. Vous allez voir l’aiguille du capteur apparaître. C’est assez impressionnant car elle mesure un bon centimètre, et c’est ça qui va aller sous la peau.
- Il suffit ensuite de positionner l’applicateur à l’arrière du bras, sur la zone nettoyée et de presser à fond l’applicateur contre le bas.
- En 1 seconde, et sans aucune douleur, l’applicateur est posé sur le bras, il suffit alors de retirer l’applicateur du bras.
- C’est un peu stressant au début mais en fait c’est vraiment très simple !
Les caractéristiques du capteur de glucose Freestyle 2
Le capteur commence à enregistrer ses premières mesures de glucose 1 heure après son application sur le bras. Il suffit de scanner le capteur avec votre téléphone et d’attendre quelques secondes, le temps de sentir les 2 vibrations, signe que le scan a fonctionné.
Au quotidien, il n’est pas nécessaire de scanner le capteur car l’enregistrement se fait en continu mais dans les faits, comme la portée du capteur n’est que de 6 mètres, cela oblige à prendre son téléphone dès que l’on s’éloigne ou à le rescanner. A chaque fois il faut positionner son téléphone proche du capteur, et attendre quelques secondes que les 2 vibrations soient ressenties.
Le capteur peut être utilisé sous l’eau donc aucun problème pour prendre sa douche ou même un bain. La durée devra néanmoins se limiter à 30 minutes.
Enfin, il est possible de paramétrer des alarmes en cas d’hyperglycémie ou d’hypoglycémie.
A partir de maintenant, c’est parti pour 14 jours de mesure de glucose.
Les caractéristiques de l’application Freestyle LibreLink
L’application est super bien faite, très claire et elle donne de nombreuses informations :
- L’évolution de la glycémie sur 24h
- Les temps passés dans les différentes plages (hypoglycémie, glycémie normale, hyperglycémie)
- Le nombre d’hypoglycémies, les heures correspondantes
- Le taux de glucose moyen
- Un graphique quotidien de sa glycémie
- L’hémoglobine glyquée estimée
L’application montre bien les variations de la glycémie en fonction des repas mais pas uniquement.
Sur la première capture d’écran, un pic de glycémie est provoqué par mon petit-déjeuner, suivie d’une hypoglycémie, tout ça en moins d’une heure de temps. Je me souviens encore de ce que j’ai ressenti au moment de l’hypoglycémie, j’étais dans ma douche et une fatigue intense m’est tombée dessus, alors que je m’étais levée en forme. Le pire c’est que cette fatigue ne m’a pas quittée de la journée !
Sur la 2ème capture d’écran, j’ai un pic de glycémie vers 13h. J’étais alors en pleine séance de sport, 45 minutes de cardio commencées à 12h30 et ma glycémie n’a fait que monter sous l’effet de l’effort musculaire. Je suis redescendue bas mais sans hypoglycémie car le pic de glycémie était physiologique et non pas créé par l’alimentation. Sous l’action de certaines hormones, le foie a déstocké du glucose pour le remettre en circulation.
Mon avis sur le capteur de glucose Freestyle libre 2
Le capteur se fait discret et je ne l’ai jamais senti, même en étant allongée. Néanmoins, il serait très voyant en été car il ne peut être placé que derrière le bras. C’est pourquoi j’ai procédé au test en automne. L’idéal serait de pouvoir le positionner sur une partie du corps plus discrète.
Ce que j’ai aimé
- La facilité pour poser le capteur
- La simplicité d’utilisation de l’application
- La fiabilité des mesures
Ce que j’ai moins aimé
Les nombreuses coupures quand on est à une trop grande distance de son téléphone.
Il y a quand même eu pas mal de bugs, des moments où après avoir scanné le capteur, l’application me disait de réessayer dans 10 minutes. Un jour le capteur a mis plus d’une heure à refonctionner.
J’ai alors regardé sur internet si d’autres personnes étaient concernées par des problèmes liés au capteur et j’ai constaté que cela était extrêmement fréquent. Il y a même de vraies pannes. Dans ce cas il faut appeler la marque (Abbott) pour se faire renvoyer un capteur gratuitement.
Pour avoir une mesure de sa glycémie la nuit, cela implique de laisser son téléphone allumé dans sa chambre. C’est ce que j’ai fait pendant 15 jours mais je n’ai pas aimé dormir avec mon téléphone à proximité. Je me suis toujours refusée de le faire car on est déjà constamment entourée d’ondes alors autant ne pas en rajouter quand on dort.
Et enfin le prix, encore très élevé !
Dernier petit détail, l’applicateur est difficile à décoller et il m’a laissé une belle trace rouge sur la peau après l’avoir enlevé.
Le capteur de glucose doit-il être réservé aux diabétiques ?
Clairement non !
Il permet de mieux connaître le fonctionnement de son corps et il rend « réel » toutes les recommandations qui peuvent être faites en naturopathie concernant l’alimentation et la prise en compte de l’index glycémique des aliments.
Quand j’explique à une cliente que c’est son petit-déjeuner, trop riches en glucides simples, qui lui provoque des fringales 2h après et qui la fatigue dès le matin. Ou quand j’explique à une cliente que l’ensemble de ses repas lui provoque des montagnes russes au niveau de la glycémie et que c’est ce qui l’empêche de perdre du poids malgré sa bonne volonté et ses efforts. Et bien on a beau être convaincu de ce que j’énonce, les habitudes bien ancrées et la résistance au changement rendent les recommandations parfois difficiles à appliquer.
Alors que constater, par soi-même, l’incidence des aliments consommés lors d’un repas sur sa glycémie et sur sa forme, qu’elle soit physique ou mentale, a tellement plus de d’impact !
Je vois donc les capteurs de glucose comme des outils de prévention et des alliés pour préserver sa santé car ils aident à tendre vers une alimentation plus naturelle et moins transformée.
De plus, ils sont capables de détecter les insulinorésistances et les prédiabètes et sont donc aussi des outils de prévention du diabète.
A titre personnel, j’ai trouvé l’expérience très instructive.
Vous aimeriez être accompagnée pour gérer au mieux votre glycémie et savoir comment constituer vos repas ?
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